Mangroves : péril sur l’écosystème

Remblais hors normes environnementales, prélèvements illégaux de la boue de mangrove et coupe abusive du bois de mangrove. Telles sont les principaux types d’agressions que subit l’écosystème des mangroves de Douala. Une situation qui a des conséquences aux plans écologique, climatique et humain. Le 16 avril dernier en matinée, Jeff Anderson Kam, habitant du quartier Bafia (Douala II) lève ses filets… la prise est maigre. « Même les creuseurs de sable ont perdu leur pain quotidien », dit-il. La faute à cet investisseur immobilier qui a détruit la mangrove sur une superficie évaluée à 30 hectares, et procède actuellement au remblai de cet espace en y déversant du sable extrait des profondeurs du Wouri par des moyens industriels.
A quelques encablures de là, dans la zone portuaire, le chantier d’extension d’une cimenterie tourne à plein régime. Tronçonneuses et pelleteuses dévorent la mangrove à pleines « dents ». Il s’agit-là d’une dégâts constatés par la mission du Réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (Repar). Mission coordonnée par l’honorable Dooh-Collins, vice-coordonnateur de la section nationale du Repar. Eugène Manga, conseiller régional, économiste de développement, Gilbert Toube, conseiller régional, acteur de pêche et Jacques Dissake, sociologue, acteur de pêche, faisaient partie de cette mission. Laquelle visait à collecter des informations pertinentes en vue de documenter un plaidoyer en faveur d’une gestion durable des mangroves du Cameroun lors de la session parlementaire de juin prochain.
A bord d’embarcations, la mission a navigué à l’intérieur des criques et le constat fait est navrant. D’abord, le prélèvement illégal de la boue de mangrove. Prélèvement qui se fait en profondeur à l’aide de pelles spéciales. Les prélèvements sous formes de blocs cubiques laissent des traces géométriques visibles à marée basse. « En prélevant cette boue, ils libèrent des tonnes de carbone stockées à l’i...