« Il faut garder l’esprit critique qui est l’âme du journaliste »
- Par Marie Christine
- 08 mai 2025 15:19
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Paul-Joël Kamtchang, data journalist, spécialiste de la désinformation.
Malgré une mobilisation des professionnels, les fake news et la désinformation persistent. Faut-il s’en alarmer, voire désespérer ?
La prolifération des fake news à l’aune de la mobilisation des professionnels des médias peut être appréciée sous plusieurs angles. D’emblée, cette mobilisation dans le cadre de « l’infobesite » est insignifiante tant il est vrai qu’avec la venue des réseaux sociaux, on a désormais des « journalistes citoyens » de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux. Il faut ajouter à cela, les médias qui favorisent la prolifération des fake notamment à travers des programmes de débat qui au lieu d’être des espaces où les citoyens peuvent mieux comprendre l’actualité ambiante, sont sujets à la manipulation à cause des narratifs savamment concoctés. C’est à ce titre que des rapports tirent de plus en plus la sonnette d’alarme sur les missions réelles et avouées de ces espaces de débat qui s’éloignent de leurs missions d’informer, d’éduquer et de décortiquer l’actualité. Il faut aussi souligner que la précarité des médias, surtout dans le secteur privé, reste la plus grande porte ouverte au fake dans les médias classiques. On entend généralement des expressions comme « le talent et le professionnalisme ne font pas bouillir la marmite ». Pour dire que les journalistes doivent se « débrouiller » pour vivre de leur métier. Force est de constater que le marché de la désinformation s’élargit avec des ambitions politiques, économiques et sociales de plus en plus grandissantes. S’ajoute un autre aspect beaucoup moins visible que constituent les ingérences numériques étrangères. On constate ce phénomène en Afrique pendant les périodes électorales. A ce titre, la prochaine élection présidentielle offre plusieurs tableaux qui permettent d’apprécier le phénomène sous plusieurs facettes aussi bien sur les réseaux sociaux que dans les médias classiques. Notons tout de même pour préciser que les médias classiques offrent très peu de marge de manœuvre en raison de leurs cadres normatifs, contrairement aux réseaux sociaux dont seules les missions sont à l’origine du développement du phénomène.
La situation jette désormais le doute sur la moindre information. Les jours du journalisme sont-ils comptés ?
Depuis l’avènement d’Internet, plusieurs courants de pensée prédisaient la mort du journalisme. Ce dernier s’est réinventé tant bien que mal dans ce chamboulement technologique, avec des médias qui doivent leur survie à leur présence en ligne sous plusieurs formes. Cependant, avec la prolifération des fake et aussi l’avènement de l’IA qui est une technologie diversement appréciée, qu’on soit conservateur ou progressiste, j’y vois une chance pour le journaliste de se renouveler en gardant ses canaux. Surtout que l’IA fait désormais l’objet de grands enjeux géopolitiques dans lesquels on sera bientôt embarqué si tel n’est pas encore le cas. Il va sans dire que plus de 90% des informations ou faits à vérifier sont des données. Il faut donc pour sauver le journalisme de sa future mort, après s’en être victorieusement sorti à plusieurs occasions, se former à la manipulation des données qui aiderait plutôt les médias à produire des informations fiables. Aussi, s’arrimer aux nouvelles techniques de vérification des faits, certes c’est l’essence même du journalisme, mais avec le boom d’Internet, la prolifération des outils, la venue de l’IA, le deepfake, il faut se mettre à la page pour offrir une information de qualité et renforcer de ce fait, l’intégrité...
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