« Le Président gagnerait à accélérer la mise en œuvre de cette réforme»

Plus de 30 ans après l’instauration d’un régime démocratique en Afrique du Sud, la réforme agraire tant attendue est toujours d’actualité. Pourquoi les différents chefs d’État tardent-ils à accélérer le processus ?
La réforme agraire en Afrique du Sud est un processus complexe et controversé qui est confronté à de nombreux défis. Les chefs d'États sud-africains ont tardé à accélérer la réforme pour plusieurs raisons, notamment les difficultés de mise en œuvre, les résistances des agriculteurs, les préoccupations concernant l'efficacité et la sensibilité politique du sujet. Les différents chefs d'État sud-africains tardent à accélérer la réforme agraire notamment à cause des défis liés à la mise en œuvre de la réforme à savoir primo que la réforme agraire est un processus complexe impliquant la redistribution des terres, la réinstallation des personnes déplacées, et le soutien aux nouveaux agriculteurs. Ces étapes peuvent être difficiles à gérer et à coordonner, ce qui peut entraîner des retards et des difficultés. Secondo, la résistance des agriculteurs qui sont en particulier des fermiers blancs qui ont longtemps dominé le secteur agricole, car ils peuvent résister à la réforme agraire, qui peut affecter leurs intérêts économiques. L'on note aussi les préoccupations concernant l'efficacité des programmes de réforme agraire qui ont été accusés de ne pas avoir atteint les objectifs visés, car il s'avère que les programmes actuels ne parviennent pas à soutenir les nouveaux agriculteurs et à assurer une production agricole durable. Quatro, la sensibilité politique, ce sujet est totalement sensible en raison de son lien avec l'histoire de l'apartheid et les inégalités raciales. Cela peut donc rendre difficile la mise en œuvre de la réforme et susciter des critiques de toutes parts.

Avec le gouvernement de coalition actuel, pensez-vous que l’ANC au pouvoir est encore capable de mettre en œuvre les réformes d’ici 2030 comme prévu ?
L'ANC est au pouvoir depuis plusieurs années, et l'on note la difficulté de déterminer avec certitude si elle sera capable de mettre en œuvre la réforme prévue d'ici 2030. De nombreux facteurs influencent ce résultat notamment la volonté politique de l'ANC, la résistance de certains groupes et la capacité de la société civile à exercer une pression pour le changement. Alors, il existe des facteurs qui pourraient favoriser la réforme à savoir: l’engagement des membres de l'ANC tels que le Président Ramaphosa qui s'est engagé à lutter contre la corruption et à mener des réformes pour rétablir la confiance de la population, la pression de la société civile qui a joué un rôle important dans le passé pour exiger la démission de Zuma, pourrait continuer à exercer une pression pour la réforme, les aspirations de la population qui a été marquée par la corruption, pourrait exiger des changements significatifs pour améliorer son quotidien, la pression occidentale, notamment les USA peut contribuer à accélérer le processus.
Par ailleurs, l'on a des facteurs négatifs qui pourraient entraver la réforme: l'influence de certains groupes bénéficiant de la corruption pourraient résister aux changements rendant difficile la mise en place de cette réforme; le manque de ressources matérielles par l'ANC peut retarder le processus ; la complexité de la réforme qui...