« Une approche conjointe peut-être mise en œuvre par les Etats »
- Par Michèle FOGANG
- 17 juil. 2025 14:47
- 0 Likes

Lucien Mviena Ndzomo, président du cabinet Global Development Illuminator SA, spécialisé dans la logistique et le transport.
Le gouvernement camerounais a entrepris de nombreuses mesures pour réduire les difficultés qui entravent le transit des marchandises sur les corridors. Quelle appréciation faites-vous de ces initiatives ?
Ces différentes mesures apportent quelques effets positifs, notamment celle portant sur la réduction effective des postes de contrôle sur la partie camerounaise où l’on a connu une réduction de près de 80%. Il y a aussi des mesures prises en amont comme le récent accord entre l’autorité portuaire de Douala et les chargeurs tchadiens qui apportera d’autres points positifs dans la fluidification des opérations liées au transit de marchandises. Je mentionnerai aussi une mesure purement financière comme la réduction des frais de pose de balise GPS qui allège un tout petit peu les coûts de passage sur les corridors camerounais. Les efforts des pouvoirs publics pour l’amélioration de l’état des voies de transit routier renforcent cet état de choses. Cependant, de meilleurs résultats peuvent être atteints si l’on augmente la contribution de la technologie dans cet ensemble de mesures. Par exemple, en renforçant les plateformes digitales d’échange en temps réel entre les opérationnels et les autorités qui managent la présence des agents publics aux différents points de contrôle (forces de maintien de l’ordre, péage, pesage, douane) en vue de la réduction du coût d’arrêt à certains points de contrôle. Parlant du coût d’arrêt, je fais allusion à la durée de l’arrêt qui a un impact sur la compétitivité du corridor. L’amélioration des capacités et infrastructures du vecteur ferroviaire pourraient aussi constituer un autre levier de réduction des difficultés logistiques car in fine, il est question au minimum de préserver et même d’améliorer les flux à l’entrée et à la sortie de nos places portuaires. Bien que pas toujours suffisamment mises en avant, les mesures visant à réduire l’incivisme et les pratiques anormales de certains chauffeurs peuvent aussi apporter des points positifs supplémentaires à la réduction des difficultés entravant le transit des marchandises sur les corridors ici évoqués. Il faut aujourd’hui intégrer pour le Tchad et la RCA, les corridors Kribi-Ndjamena et Kribi-Bangui.
Comment résoudre efficacement le problème des contrôles excessifs et des accidents de la route qui entraînent un prolongement du délai de transport de marchandises et des pertes financières énormes ?
Concernant la problématique des points de contrôle excessifs, l’on pourrait par exemple tout mettre en œuvre pour les limiter comme recommandé par l’OPA-AC, soit cinq pour le corridor Douala-Ndjamena et 3 mois pour Douala-Bangui. Ça a l’air impossible quand on sait que les points actuels de contrôle sont de près de quatre fois pour certains supérieurs à cet objectif recommandé. L’on devrait aussi renforcer les mesures permettant de réduire le temps mis aux différents points de contrôles.
Concernant les accidents de la route, ceux qui causent des temps significatifs d’arrêt des opérations sont ceux liés aux gros porteurs et particulièrement les camions. Bien que l’état des routes ait une responsabilité importante, la non-conformité des camions aux exigences de qualité sont une cause importante des accidents. En témoignent par exemple les données contenues dans le bulletin juin-septembre 2023 de l’OPA-AC où vous avez une proportion forte de véhicules ne disposant pas de compteur de vitesse fonctionnel ou même de pneumatique conforme. La fiabilité des certificats de contrôles techniques devrait être totalement garantie, les checking HSE pourraient être renforcés, mais avec des protocoles qui n’augmentent pas le nombre de contrôles ou le temps d’arrêt. Sur la partie Cameroun, la systématisation des systèmes comme Ymane Driver devrait être de mise, en attendant d’en étendre les capacités de couverture en temps réel du fonctionnement des véhicules l’embarquant. La modernisation du parc des véhicules est aussi un axe non négligeable pour la réduction des accidents et la réduction du temps de transport. Je n’oublierai pas la qualité de management du personnel navigant via des capacitations fréquent...
Cet article complet est réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Identifiez-vous >
Accédez en illimité à Cameroon Tribune Digital à partir de 26250 FCFA
Je M'abonne1 minute suffit pour vous abonner à Cameroon Tribune Digital !
- Votre numéro spécial cameroon-tribune en version numérique
- Des encarts
- Des appels d'offres exclusives
- D'avant-première (accès 24h avant la publication)
- Des éditions consultables sur tous supports (smartphone, tablettes, PC)
Commentaires