Togo : doutes sur le processus démocratique

Le Togo est en zone de turbulences. A l’appel de l’opposition et de la société civile, le pays des Eperviers connait une ambiance surchauffée marquée par de violentes manifestations alors que les élections municipales sont prévues le 17 juillet prochain. Un scrutin initialement prévu le 10 juillet dernier. Selon un dernier bilan officiel, la répression des marches interdites a déjà fait cinq morts, de nombreux blessés et plusieurs manifestants ont été interpelés. Un bilan un peu plus lourd, selon les manifestants. L’annonce le 8 juillet dernier du départ de la dynamique pour la majorité du peuple (DMP), une coalition regroupant trois formations politique de l’opposition, du cadre permanent de concertation est venue en rajouter à cette ambiance délétère. Fragilisant ainsi cette instance mise en place par les autorités de Lomé afin de discuter du processus électoral. Les dissidents dénoncent un « dialogue de façade » en évoquant l’absence de réponses concrètes à leurs revendications. De nouvelles manifestations sont projetées les 16 et 17 juillet prochain à travers le pays.
De son côté, le gouvernement voit dans les manifestations en cours une volonté de déstabilisation qui, à son avis, ne saurait être l’expression démocratique. « Ce qui vient de se passer résulte de la pure manipulation et relève d’une tentative de déstabilisation de la sous-région. Nous ne devons pas séparer ces événements de ce que nous vivons au Sahel et dans la région des savanes », a indiqué le colonel Hodabalo Awate, ministre de l’Administration territoriale. Les autorités de Lomé assimilent ces manifestations à des actes terroristes. Après un appel de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à plus de retenue et au dialogue au Togo en vue d’« un climat socio-économique et politique apaisé, et propice au développement », le gouverneme...