« Il faut se prendre en main maintenant »

Quel bilan personnel faites-vous de cette aventure scientifique exceptionnelle de trois décennies à l’Agence spatiale européenne ?
J’ai servi à l’Agence spatiale européenne pendant 32 ans. J’ai pris ma retraite en janvier 2024. Tout d’abord, je pense avec humilité avoir fait une superbe carrière au sein de l’ESA car j’en sors en étant devenu un haut gradé et avec une reconnaissance à l’échelle mondiale. Je confirme donc que mon expertise dans le domaine des satellites d’observation de la Terre et plus particulièrement pour les applications météorologiques est un grand accomplissement. C’est une carrière technique et puis managériale avec de la gestion de systèmes d’ingénierie complexes, y compris le management des ressources humaines et la gestion de budgets atteignant jusqu’à 2 milliards d’euros sur 10 ans.

Votre carrière vous a mené aux sommets de l’ingénierie spatiale. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur la place de l’Afrique et du Cameroun en particulier dans cette dynamique ? 
Une Agence spatiale africaine a été créée en 2018 au sein de l’Union africaine. La direction générale vient d’ouvrir ses portes au Caire (Égypte) en mai 2025, j’ai d’ailleurs été convié. L’avenir du spatial en Afrique doit passer par la mutualisation des programmes et des moyens. Aucun pays ne possède les capacités financière et technique pour être autonome, du pas de tir au lanceur, en passant par les satellites. Mais ensemble au sein de la nouvelle Agence spatiale africaine, ce rêve est à portée de main. Il faut que le Cameroun s’organise pour une participation bien élaborée.

Vous avez exprimé par le passé le souhait de créer une agence spatial...