Cinéma d’animation : les petits pas camerounais

Tous les ans, le 28 octobre est la journée mondiale consacrée au cinéma d’animation. Une spécialité du 7e art qui connaît une certaine effervescence ces dernières années au Cameroun. C’est une filière jeune. Après des initiatives éparses de la première décennie des années 2000, elle a résolument pris une toute autre dimension avec l’engouement observé dans la bande dessinée dans la décade suivante. En effet, beaucoup d’acteurs de la génération actuelle de cinéastes d’animation ont flirté par le passé avec les crayons et les planches à dessin. Une proximité boostée par la percée d’internet, des plateformes de partage de vidéos, les réseaux sociaux ont permis de se familiariser avec cet univers, grâce à des tutoriels. Des autodidactes pour la plupart qui ont désormais la possibilité aujourd’hui de se former. L’Institut de formation et de conservation du patrimoine audiovisuel de la CRTV forme à la technique et à la gestion du processus créatif d’un projet d’animation. Des enseignements théoriques auxquels se greffent les contributions de grands réalisateurs indépendants sur Internet, les sessions de formation, de réseautage et de partage d’expérience organisées au cours des événements à l’instar du Festival de cinéma d’animation africain du Cameroun ou encore les bourses de formations destinées aux techniciens d’animation.
Sur le plan des productions, le vétéran Daniel Kamwa annonçait en 2015 la couleur avec la sortie du long métrage « Turbulences » en 3D. Deux ans plus tard, Claye Edou trace la voie à la nouvelle génération en sortant « Minga et la cuillère cassée ». Un long métrage en 2D adapté d’un conte qui sera suivi en 2023 par deux productions qui ont brillé par leur circulation dans les festivals étrangers. Il s’agit du court métrage « Mboa Matanda, Le tournoi des rois » de Junior Kalla Eyango et de « La grotte sacrée » réalisée par Cyrille Masso et Daniel Minlo. Deux films projetés au prestigieux Festival international...