Transformation des produits agricoles : la bonne dynamique, mais…

Il n’y a pas meilleur thermomètre que les foires et autres manifestations dédiées à la promotion des produits made in Cameroon, pour apprécier la dynamique de la transformation locale qui est en marche. Du 18 au 21 novembre dernier, cette tendance s’est une fois de plus manifestée lors de la 7ᵉ édition de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat au Cameroun (SMEC). À côté des échanges et des moments de réflexions, les effluves émis par les paquets de chips de plantain et plusieurs autres produits transformés et étalés sur les différents comptoirs, relevaient le goût des travaux. L’effervescence observée pendant cet évènement et l’enthousiasme des exposants témoignaient de ce que le train de la transformation des produits locaux est lancé. Pour les producteurs et transformateurs venus de différentes villes du pays, la SMEC était tout simplement « The Place To Be », au regard des multiples opportunités qu’elle offre. À la fois pour la vente de leurs produits et pour la recherche des partenaires d’affaires. À d’autres occasions, la farine de manioc, de patate, la farine de gingembre, le jus de gingembre, etc., aguichent les participants. Sans oublier le soja et son huile parfois utilisée dans l’industrie cosmétique.
Des usines et autres petites unités de production se multiplient sans cesse. Dans la catégorie des séniors, Cadyst Group, spécialisé dans l’agro-alimentaire, notamment dans la transformation du blé en farine de blé (pour la boulangerie et la pâtisserie) et en semoule de blé dur (pour les pâtes alimentaires), est aujourd’hui un leader dans le secteur. Le groupe est également un acteur important dans les biscuits, la distribution, et l'élevage. De nombreuses autres entreprises, à l’instar de Société camerounaise de raffinage Maya & Cie, se distinguent dans la transformation de l’huile en plusieurs autres produits dérivés, à l’instar du savon, entre autres.  Les Petites et moyennes entreprises (PME) ne sont pas en reste. Elles se multiplient sans cesse et génèrent des milliers d’emplois. À titre d’illustration, le rapport d’analyse de l’annuaire statistique 2024 renseigne que l’appareil productif du Cameroun est composé à près de 99,8 % de PME. Le nombre de PME exerçant dans le secteur secondaire, c’est-à-dire celles opérant dans la production industrielle, est en hausse. En 2024 par exemple, le volume des PME se situe à environ 443 524, soit une hausse de 12,8 % par rapport à 2023. Tout ceci accroît, sans aucun doute, le poids du secteur agroalimentaire dans le produit intérieur brut (PIB). Les comptes nationaux de 2024 publiés par l’Institut national de la statistique (INS) soulignent que les industries agroalimentaires ont enregistré un regain de croissance de 4,2 % en 2024, après le ralentissement observé en 2023 (2,5 % après 4,1 % en 2022). Elles contribuent de 1,2 point à la croissance du secteur secondaire. Ce regain d’activit&eac...