Pagne du 8 mars : ca se bouscule déjà

« Tu n’enlèves rien même si je prends cinq pagnes ? », lance une cliente. « Tu rêves ! Soit tu prends le pagne à 13 000 F, soit tu t’alignes sous le soleil comme les autres ». Les revendeurs ambulants sont sans état d’âme ce 27 janvier à Yaoundé. Le jour à peine levé, des rangs interminables ne cessent de se former devant la délégation régionale pour le Centre, le Sud et l’Est de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). Adossés contre un mur, ils sont nombreux à attendre que l’agence basée à l’Avenue Kennedy ouvre ses portes pour obtenir le précieux sésame : le pagne du 8 mars. Occasion pour certains de faire de bonnes affaires. Des sacs de plastique noirs pleins de pagnes entre les mains, les revendeurs proposent la pièce à 13 000 au lieu de 10 000 F, le prix officiel. En quelques secondes, ces étoffes s’arrachent comme de petits pains. Difficile cependant pour certains clients de débourser plus que prévu. « J’ai trois pagnes à acheter. Si je dois prendre la pièce à ce prix, je suis à 39 000 F au lieu de 30 000 F. Mieux je prends le rang », confie Anne Ségolène Embomo, ménagère. Pendant ce temps, les pickpockets rôdent. Les sacs à main se tiennent dès lors entre les bras ou autour du cou.
8h30 : la délégation régionale de la Cicam ouvre ses portes. Chacun reprend sa place. Deux rangs sont formés par les responsables de cette agence. Une entrée est réservée aux grosses commandes et une autre, à la vente par pièce. Les agents de sécurité mettent de l’ordre dans les rangs. A l’intérieur, des dispositions ont été prises. A côté de la caisse principale, deux commerciaux reçoivent l’argent et servent les clients. En face, trois autres employés s’activent à emballer chaque pagne. L’achat se fait par ordre d’arrivée. Et ce, par vagues de 10 clients. Le délégué régional, Guy Alain Mouyema, veille au grain. En moins de 2 heures, 400 pagnes sont vendus sur place. L’étoffe fait l’objet de toutes les convoitises depuis sa mise en ve...