Violences : l’inquiétante escalade

Tabassée aux obsèques de son beau-père. La scène inimaginable, digne d’un scénario nollywoodien, s’est produite au quartier Deido à Douala le 23 mai dernier. Yolande K. 35 ans, a été passée à tabac par des membres de sa belle-famille juste parce qu’elle demandait le respect des dernières volontés de son beau-père. Avant sa mort, celui-ci avait exprimé à sa belle-fille, son désir d’être enterré au cimetière de Deido, à côté de son épouse. Ces dernières volontés confiées sans témoin, ont été rejetées par les siens qui ont décidé de l’enterrer à Mangamba, dans le Moungo. En venant lui rendre un dernier hommage le 23 mai, Yolande a commis l’erreur de déclarer devant le cercueil que : « Papa, tout ce que tu m’as dit, personne ne veut l’écouter. Que ce soit tes enfants ou d’autres membres de la famille ». A peine a-t-elle fini que de nombreux frères et cousins de son mari lui sont tombés dessus. Bilan : une blessure à la tête, une épaule salement amochée et d’autres contusions. Voulant venir en aide à son épouse, le mari a aussi eu sa dose. Les deux ont fini à l’hôpital.
Dans plusieurs familles et quartiers ces derniers temps, beaucoup ont perdu l’usage du dialogue. En cas de différend et même d’incompréhension mineure ; gifles, coups de poing, de couteaux et machettes sont convoqués. Même devant un cercueil. Au cours de ces altercations susceptibles d’être gérées autrement, des victimes, lorsqu’elles ne sont pas grièvement blessées, finissent au cimetière. Généralement pour des affaires qu’on aurait pu éviter ou régler sans faire recours à la violence. C’est en effet ce qui est arrivé à Ornella Fambou, 28 ans, le 12 mai dernier à Bertoua. Au cours d’une dispute avec son compagnon, la jeune dame a été surprise de voir le couvercle de sa marmite atterrir violemment sur sa tête. Transportée d’ur...