Production de clinker et de ciment: A la hauteur des ambitions

Un mastodonte se dresse fièrement et tutoie le ciel sur le site des Cimenteries du Cameroun (Cimencam) à Figuil, département du Mayo-Louti, région du Nord. La nouvelle ligne de production de ciment et de clinker tourne à plein régime depuis les premières heures de la matinée. Son four, chauffant à 1450 degrés, remue dans son ventre une farine constituée de calcaire, d’argile et de sable, pour cracher 1000 tonnes de clinker par jour, matière première utilisée pour la production du ciment. Coté ciment, la production n’est pas seulement bétonnée à 1900 tonnes par jour, sa capacité actuelle. Soit 38000 sacs de ciment par jour. Des procédures sont mises en place pour la porter à 2160 tonnes à l’avenir. Ce film, le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, représentant du président de la République, l’a vécu hier jeudi 12 juin. Tout comme le parterre de membres du gouvernement, autorités administratives et religieuses locales venus assister à l’entrée en activité officielle de cette unité, fleuron de l’industrialisation camerounaise. Pour inaugurer cette infrastructure, il a suffi de quelques coups de ciseaux du chef du gouvernement sur le ruban symbolique. Point culminant de la cérémonie qui a donné lieu à des cris de joie et autres gestes festifs entretenus par les sonorités des groupes de danses traditionnelles mobilisés à cet effet. Les propos utilisés par les différents orateurs ont situé l’importance de cet événement. « Un moment historique, l’aboutissement d’un engagement collectif, mais surtout une avancée stratégique pour répondre à la demande croissante et réduire les importations », a indiqué Xavier Legrand, administrateur Directeur général de Cimencam Figuil. Grâce à cet investissement, la production de ciment de Cimencam va passer de 250 000 tonnes à 500 000 tonnes et, finalement, 2,5 millions de tonnes par an. De quoi apporter une réponse concrète à la demande des régions septentrionales et celle de pays voisins tels que le Tchad et la République centrafricaine. La politique d’import-substitution trouve ici toute sa matérialisation à travers une production locale appuyée par la transformation des produits locaux, le clinker pour le cas d’espèce. Lors du lancement des travaux de cette nouvelle ligne en octobre 2021, le contexte international était caractérisé par une hausse des coûts des matières premières et du fret marit...