Yaoundé: Obscénités à ciel ouvert

Dans de nombreuses artères de la capitale, des objets à caractère sexuel et revues pornographiques sont exposés aux regards de tous.

A Yaoundé, objets sexuels, revues et affiches de films pornographiques et autres produits à connotation érotique s’étalent d à la vue de tous. Y compris des enfants. Dans une indifférence quasi générale. A la descente Elig-Edzoa, Béatrice O. marche main dans la main avec son fils Franck, 8 ans. À quelques mètres du carrefour, elle détourne brusquement le regard de l’enfant. Sur un étal de fortune, à même le sol, sont exposés des sculptures en bois représentant des sexes masculins, accompagnées de disques vidéo aux jaquettes pornographiques. « Maman, c’est quoi ça ? » demande l’enfant, intrigué. « Ne regarde pas, ce n’est pas bien », répond-elle, visiblement gênée. La scène se répète ailleurs dans la capitale. Au marché central, ce sont les oreilles des passants qui sont agressées par les haut-parleurs d’un vendeur ambulant. Il vante sa marchandise : « Produits pour grossir et allonger le sexe de monsieur ! Même si madame est frigide, la solution est par ici » Des slogans crus, déclamés sans gêne, en plein cœur d’un espace public très fréquenté. Ce type de commerce, autrefois discret, s’est démocratisé au fil des ans. Dans certains quartiers de Yaoundé, ces vendeurs s’installent désormais aux abords des routes, aux carrefours ou près des établissements scolaires, sans que cela ne semble susciter de réaction des autorités. Cette visibilité, jugée choquante par de nombreux parents, constitue une véritable agression morale et visuelle. « Il y a matière à se pencher sur ce marché », estime Channel M., mère de famille rencontrée au marché central. « Je peux comprendre que ces vendeurs cherchent à gagner leur vie, mais pas au détriment de nos mœurs. Qu’ils exe...

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