Préservatif : l’utilisation à deux vitesses

Ce moyen de contraception et de prévention des infections sexuellement transmissibles est surtout utilisé par les plus âgés.


Des scènes amusantes reviennent à l’esprit quand on parle de préservatif, achat ou même utilisation. Amadou, tenancier d’une petite boutique au quartier Efoulan à Yaoundé, affiche un air étonné quand l’équipe de CT lui demande s’il en vend. « C’est pour quoi faire ? », interroge-t-il tout en laissant comprendre qu’il ne veut pas poursuivre longtemps la discussion. Et pourtant, parmi ses clients, il y en a qui en demandent souvent. Mais Amadou explique qu’il n’aura aucun bénéfice en vendant des capotes. C’est aussi parce que ses clients jeunes comme adultes tous sexes confondus n’en demandent pas. Jordan O., 22 ans, étudiant, lui, ce qui l’inquiète c’est de mettre une jeune fille enceinte. Il n’est pas encore prêt pour cela. Le sida selon lui, est une maladie comme les autres et se soigne. Sérieux dans ses explications, ses amis, dans un signe d’hochement de tête, approuvent ce qu’il dit et complètent : « Est-ce que le Sida existe ? », puis éclatent de rire. Raymond Ngana, 44 ans à côté d’eux, écoute la conversation. Lui également n’utilise pas le préservatif. Mais sa raison est justifiée. « Je suis marié et j’ai la crainte de Dieu. Je n’ai pas besoin d’utiliser le préservatif avec mon épouse. Je lui fais confiance et elle aussi », explique-t-il avec beaucoup de conviction. Si la raison de la non-utilisation du préservatif chez Ngana, c’est son statut matrimonial, Laurent Abena, 50 ans, célibataire, lui, aime sentir la chaleur interne de la femme. « Je n’utilise pas ces choses-là », lance-t-il d’un ton ironique, mais sérieux. Dans son quartier à Dakar, dans l’arrondissement de Yaoundé III, sur les huit échoppes parcourues ce jeudi 6 novembre à 10h, les ventes de préservatif sont rares et timides. D’aucuns envoient des enfants en acheter par honte. D’autres, après avoir demandé le prix de plusieurs produits pour faire diversion finissent par demander le condom, en s’assurant qu’il n’y a personne autour. 
Dans ce quartier huppé de Yaoundé le préservatif se vend. Et très bien même. A la pharmacie du coin par exemple, il se vend comme des petits pains, les week-ends surtout. Selon les médecins de cette officine, la population est d’une certaine catégorie sociale et donc, a une certaine connaissance des dangers des maladies sex...

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