Une mission à bras-le-corps
- Par ATANGA
- 07 Nov 2025 11:47
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Il en a fait, des discours d’investiture. Mais ce discours-là fera certainement date. Hier, alors qu’il vient de prêter serment pour entamer son huitième mandat, le vainqueur de l’élection présidentielle du 12 octobre dernier prend la parole. On peut dire que cette première sortie publique était très attendue, pour dire le moins. Au terme d’une élection animée, voire agitée, les Camerounais brûlaient d’impatience de voir la couleur du septennat dès le coup d’envoi. Car même si le gouvernement s’est employé aux cours des derniers jours, à rassurer les populations, déjà crispées par une série d’actes de violence et d’intimidation dans certaines villes, même si la vie commençait à reprendre son cours normal cette semaine, il manquait dans ce tumulte, le son de la parole présidentielle, les mots rassurants du père pour définitivement chasser des esprits, le spectre de la peur et de l’incertitude du lendemain.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Paul Biya, incisif à souhait, a semblé lire dans les pensées de ses compatriotes, cette grosse attente d’apaisement, ce besoin d’assurances, face à la crainte d’une crise post-électorale grave. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a su y répondre, avec des mots bien choisis. Tantôt grave, tantôt détendu, mais toujours aussi ferme dans ses positions, le président de la République n’a pas fait de fioritures. Tirant déjà les leçons de la consultation électorale qui lui permet aujourd’hui de poursuivre son œuvre à la tête de l’Etat, l’élu du peuple converge très vite avec l’état d’esprit de ses compatriotes. Oui, il prend toute la mesure de la gravité de la situation que vit le Cameroun. Au-delà des frasques d’un concurrent malheureux, autoproclamé vainqueur de l’élection, le chef de l’Etat note en toute honnêteté que ces tentatives d’appel au soulèvement populaire ont bien failli faire vaciller les fondements de la Nation, parce qu’elles ont trouvé un terrain fertile dans la montée inacceptable du discours de haine d’une part. Et d’autre part, dans les attentes fortes et des frustrations profondes des populations qui se sont exprimées dans les urnes.
Absolument lucide dans sa perception de la situation, Paul Biya va donc, phrase après phrase, donner le ton d’un septennat qui visiblement ne devrait ressembler à aucun autre. Surfant sur les attentes, il commence par dissiper les doutes, mais aussi toutes les craintes de ces dernières semaines autour de la présidentielle et de ses lendemains. « Je mesure l’importance des responsabilités qui vont être celles du président de la République » lance-t-il d’entrée de jeu, à l’intention de ceux qui en doutaient. Avant d’enfiler à nouveau son costume de « mendiant de la paix », de père soucieux de rassembler tous ses enfants autour d’un projet commun : un Cameroun uni, stable et prospère. Il va donc tendre la main, pour appeler à la participation de tous, tout en décourageant les amateurs du chaos : « l’ordre ...
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