L’amélioration des conditions de vie des Camerounais, que le président de la République a placée au rang de ses priorités pour le nouveau septennat, passe évidemment par un logement décent. Le discours d’investiture de Paul Biya, a, à ce sujet, donné l’indication claire d’une volonté de changer de paradigme pour rechercher une meilleure efficacité dans la résolution du problème. Un déficit de près de 3 millions de logements, ça ne s’efface pas d’un coup de baguette magique.
Et il faut essayer de lire entre les lignes quand Paul Biya parle de « mettre en valeur une politique d’habitat social digne de ce nom ». La formule ressemble à une remise en question pleine d’honnêteté et d’humilité, après une tentative de solution ponctuelle qui tarde à produire des résultats. Le projet de construction de 10.000 logements sociaux à Yaoundé et Douala, auquel est greffé celui de doter tous les autres chefs-lieux de région de 100 logements sociaux chacun, est clairement insuffisant.
Non seulement la quantité de logements construits à ce jour est bien loin du nombre projeté. Mais aussi, le coût de ces appartements n’est pas vraiment à la portée du Camerounais moyen. Résultat : un taux d’occupation bien loin de la volonté politique à l’origine de cette action. Le choix des mots à l’entame de ce nouveau mandat est révélateur. Il annonce une nouvelle approche, résolument plus globale pour adresser un problème qui va bien au-delà du simple fait d’élever des immeubles en série et les proposer à la vente ou à toute autre option de propriété.
Une nouvelle approche que le chef de l’Etat voit comme une « politique » en bonne et due forme, qui tienne compte de l’environnement socio-économique et débouche sur un véritable remède. Adapté, efficace. L’évolution des villes camerounaises depuis une vingtaine d’années apparaît comme guidée par le désir ardent de chaque chef de famille camerounais, de mettre son ménage à l’abri d’un toit dont il est propriétaire.
L’observation la plus empirique révèle comment par l’épargne individuelle surtout, des familles parviennent à se loger tant bien que mal, en fonction de leurs revenus. Les plus nantis réussissent à trouver une place dans des zones résidentielles plus ou moins aménagées. Les autres vont chaque jour, grossir les rangs de l’habitat spontané ou désordonné qui prospère dans un contexte d’urbanisation « sauvage ».
Bref, le besoin en logement décent est réel. Sauf qu’il semble trouver des réponses approximatives dans un système informel visiblement prépondérant. Il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître : l’ambitieuse réforme du processus de délivrance du titre foncier ne tient pas encore ses promesses. Aussi bien en termes de célérité que de fluidité (élimination des poches de corruption) de la procédure. Malgré un cadre juridique et institutionnel aseptisé, il est presque toujours aussi difficile d’obtenir son titre. En outre, le permis de bâtir n’a jamais paru aussi facultatif.
En partie à cause de la difficulté à obtenir un titre foncier dans des délais raisonnables, mais aussi parce que les municipalités n’en font pas assez pour faire connaître et faire accepter l’importance du permis de bâtir. Au contraire, elles semblent se complaire dans un jeu du chat et de la souris, entre leurs équipes dont les contrôles finissent par être phagocytés par les pratiques de corruption, et les propriétaires de chantiers qui estiment qu’ils perdent moins en soudoyant les contrôleurs.
Ils préfèrent alors jeter toutes leurs ressources da...
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