Cameroun-France : le devoir de mémoire

L’histoire entre la France et plusieurs pays africains est jalonnée de remous. C’est aussi le cas avec le Cameroun. Réciproquement mus par le souci de clarifier les zones d’ombre et d’éclairer la lanterne des contemporains, les deux pays ont décidé d’exhumer ce passé tumultueux. Pour cela, une instance de recherche appelée « Commission mémoire » a été mise sur pied. Et ce sont les résultats de cette fouille scientifique qui ont été remis hier, 21 janvier 2025, au Palais de l’Elysée, au président de la République française, Emmanuel Macron. Une cérémonie similaire est prévue à Yaoundé le 28 janvier prochain, dans un souci de parallélisme des formes. La délégation camerounaise qui a pris part à cette cérémonie officielle était conduite par le ministre directeur du Cabinet civil. Samuel Mvondo Ayolo qui représentait le président de la République, Paul Biya, était accompagné de l’ambassadeur du Cameroun en France, André-Magnus Ekoumou, et du chef du protocole d’Etat, Simon-Pierre Bikele.
Créée dans l’esprit des recommandations du Sommet de Montpellier organisé en octobre 2021, sous l’impulsion des sociétés civiles camerounaise et française, et instituée en février 2023 par le chef de l’Etat français, la Commission mémoire s’est vue confier la mission de se pencher en profondeur sur l’histoire du couple franco-camerounais. L’instance de recherche se devait de clarifier le rôle que la France a joué dans le cheminement politique et administratif du pays entre 1945 et 1971. Période considérée comme charnière de son histoire, en raison de la forte répression qui l’a caractérisée et qui avait contraint plusieurs leaders politiques nationalistes à l’exil et d’autres à se tourner vers le maquis. Ainsi, pour clarifier ces moments chargés d’histoire mais dont plusieurs aspects restent flous, les membres de la Commission mémoire ont utilisé une méthode qui leur a permis de compiler des archives, de recueillir des témoignages, de consulter des essais.
Ladite commission est constitué...