Intelligence artificielle: Une niche à capitaliser

L a petite Christiana, 5 ans, était éblouissante de joie lorsqu’en s’amusant avec le téléphone de sa mère dimanche dernier, elle a lancé un appel par inadvertance. Puis, elle a entendu une voix lui dire « votre correspondant n’est pas joignable pour l’instant, veuillez rappeler ultérieurement ». Elle a tout de suite soumis sa génitrice à une série de questions pour savoir qui était cette dame à l’autre bout du fil. Evidemment, sa mère a tenté une réponse juste pour apaiser sa curiosité, estimant qu’en utilisant l’expression intelligence artificielle (IA), sa princesse n’y comprendrait pas grand-chose et laisserait tomber. Mais cette voix, loin d’être celle d’une personne physique, est un élément sonore préenregistrée qu’écoute l’abonné qui tente de joindre un autre. C’est l’une des manifestations concrètes de l’IA. Cette prouesse technologique permet désormais de substituer les personnes humaines par des voix et autres éléments à l’instar des robots. Ceux qui empruntent les ascenseurs dans les ministères et autres espaces publics, sont souvent bercés par cette voix féminine qui annonce l’ouverture et la fermeture des portes. Cette avancée, profite aux entreprises de télécommunications et autres industries qui y font recours. Donnant l’impression au client qu’il est un « roi », à traiter avec délicatesse. Au risque de voir les affaires en pâtir ou péricliter. Les usages de l’IA sont variés et touchent à tous les secteurs, en l’occurrence le secteur financier, où l’impact est le plus significatif. Selon le directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale, Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi, les effets de l’IA sont visibles à travers la dématérialisation des services en cours dans les banques, laquelle n’est pas près de s’arrêter. On recense également d’autres usages de cette technologie dans le milieu bancaire. Notamment dans l’analyse et la maîtrise des risques, le traitement des plaintes des clients, l’amélioration de la productivité, entre autres. Il y a aussi l’optimisation des coûts et des rendements en entreprise, à travers l’automatisation des tâches répétitives, la réduction des erreurs humaines et le perfectionnement des processus dans plusieurs domaines, à l’instar de la production, la logistique, etc. Dans le secteur de l’agriculture par exemple, les acteurs se servent de l’IA pour améliorer leurs rendements agricoles en produisant plus. C’est donc clair, l’IA est devenue incontournable pour les Etats. Le Cameroun a aussi pris le taureau par les cornes pour mieux capitaliser cette niche. Mardi dernier, s’ouvrait à Yaoundé, la deuxième édition des Journées camerounaises de l’intelligence artificielle sous le thème « Intelligence artificielle et développement économique : innover pour transformer ». Le choix de cette problématique rappelle à lui tout seul l’impératif qu’il y a à embarquer dans ce ...