Présidentielle : une élection au révélateur
- Par Marie Claire
- 21 juil. 2025 12:12
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Alors que l’horloge tourne et égrène inexorablement le temps vers le gong de la clôture de l’opération de dépôt des candidatures à l’élection présidentielle d’octobre, le témoin attentif de ce processus électoral peut déjà compiler les premières observations, sur l’ambiance, la tonalité générale, les principaux acteurs et leurs motivations. Présentons-les en trois tableaux :
Premier tableau : la course vers le Graal
L’élection présidentielle de 2025 est très courue, et se prépare dans un climat, certes pas hystérisé, mais ô combien passionné. De nombreuses têtes, et pas des moindres s’y bousculent pour briguer la magistrature suprême. Avec une rare détermination. Comme s’ils croyaient pouvoir saisir la chance de leur vie. En outre, la démission, fort scénarisée et médiatisée de deux alliés de longue date du RDPC, Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, a ajouté à ces prémices électorales un côté dramatique, décuplant l’intérêt et la curiosité, entretenant le suspense. Les médias, ceux d’ici et d’ailleurs, se délectent, et en redemandent. Les réseaux sociaux sont en ébullition. L’occasion faisant le larron, l’intelligence artificielle est mise à contribution par des acteurs de l’ombre, pour dénigrer les rivaux avec un semblant d’élégance et de méthode…
Deuxième tableau : tel est pris…
Le braquage des projecteurs de l’actualité sur le sort de la candidature de l’un des ténors de l’opposition, Maurice Kamto, n’est pas passé inaperçu. On peut supputer que le président du MRC ne se reprochera jamais assez d’avoir boycotté les élections législatives et municipales de 2020. Car son destin est désormais suspendu à un tour de passe-passe politico-juridique : faire héberger sa candidature par un parti allié, sans enfreindre les dispositions légales ; sans fâcher ses partisans, et sans braquer ceux du parti d’accueil. Une équation à plusieurs inconnues. Et une leçon amère : la politique est bien plus complexe que l’on veut bien nous faire croire. L’omniprésence médiatique ne confère pas une légitimité populaire. Quant aux actions d’éclat très controversées de la diaspora en faveur de ce candidat, elles sont impuissantes à régler la question de l’heure : trouver une assise juridique en béton à une candidature que l’esprit et la lettre de la loi disqualifient.
Troisième tableau : la cabale de l’impuissance
Le troisième point d’intérêt est sans conteste la focalisation du microcosme politico-médiatique sur l’un des acteurs-clés de ce processus électoral : le président sortant et déjà candidat Paul Biya, président national du Rassemblement démocratique du Peuple camerounais (RDPC). Quoi de plus normal, serait-on tenté de dire. Par sa stature, son expérience, sa maîtrise des arcanes de la politique, Paul Biya, l’homme qui a survécu à tous les chaudrons et crises politiques, est un sujet de premier choix pour les médias, les universitaires, les diplomates.
On peut aussi penser que le mystère de ce candidat-président qui cultive, depuis toujours la distance, le silence et l’indépendance d’esprit, attire à la manière d’un aimant.
Et pourtant, il ne s’agit pas que de cela. Cet intérêt apparaît malsain dès lors que l’image du candidat que le parti au pouvoir s’est librement choisi, conformément aux dispositions statutaires internes, est systématiquement « saccagée » dans certains médias camerounais et français, sous le fallacieux argument de l’âge et de la longévité. Pourquoi se représente-t-il ? Comment va-t-il faire campagne ? Doit-il partir ? fulminent-ils. Ces arguties et ces questions insensées trahissent un mépris à peine voilé pour nos lois, qui ne prévoient aucune disposition limitative liée à l’âge du candidat. Ces médias opposent donc un refus net au débat d’idées, pour surfer sur les considérations personnelles ! Afin de tenter de comprendre les raisons d’une telle posture, il faut rappeler l’enjeu et le contexte.
L’enjeu de cette élection, on ne le répètera jamais assez, c’est la maîtrise de notre destinée et de notre futur, la possibilité de nous donner les moyens de passer d’un p...
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