Vigilants, ensemble
- Par Marie Claire
- 20 Oct 2025 10:26
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Dès la fermeture des bureaux de vote au soir du 12 octobre, un candidat à l’élection présidentielle a revendiqué sa victoire à travers des communiqués d’influenceurs bien connus de la médiasphère, et même des médias internationaux. Cette initiative, pour surprenante qu’elle fût, car en déphasage avec la loi électorale et génératrice de tensions, ne pouvait être considérée comme inédite, puisqu’elle avait déjà été expérimentée par un candidat à la précédente élection présidentielle en 2018. Avec le résultat qu’on sait : condamnation unanime de la classe politique, échec du recours au Conseil constitutionnel pour absence de documents probants. En réitérant cette démarche depuis le 12 octobre sans discontinuer, le candidat du Front pour le Salut national du Cameroun (FSNC), ne peut pas être soupçonné de lancer un ballon d’essai au petit bonheur la chance. Il est de ceux qui en 2018 avaient donné de la voix pour fustiger la démarche solitaire, hasardeuse, illégale et risquée de Maurice Kamto, comme charriant des troubles à la paix et dénotant un mépris des lois inconcevable de la part d’un homme aspirant à gouverner le pays. Bien plus, en observant sans s’en désolidariser le spectacle désolant des actes de pyromanie, de vandalisme, d’agression des responsables d’Elecam ou des bureaux de vote perpétrés dans certaines localités par des jeunes gens se réclamant du FSNC et de ses alliés, Issa Tchiroma Bakary s’inscrit manifestement dans la logique du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) il y a sept ans. Dans quel but ? Que devons-nous comprendre ? Est-ce une tentative réfléchie, organisée, de passer en force quel que soit le verdict des urnes, en s’appuyant sur la rue partisane, les réseaux sociaux maniant les fake news, et quelques médias ? S’agit-il d’une obscure manœuvre de déstabilisation ? Quoi qu’il en soit, certains y voient de la stratégie, un coup de poker, d’autres du populisme.
Survient une interrogation essentielle : comment appré- hender une telle posture, le déni de la loi électorale, presque 30 ans après les années de braise qui ont marqué le retour au multipartisme ? Car en effet, on pourrait craindre pour notre processus démocratique, un retour à la case départ qui nous verrait passer des débats parlementaires aux combats de rue. Non ! Certes pas ! Plusieurs raisons objectives doivent nous convaincre qu’il n’y aura pas un coup d’arrêt à la marche démocratique. Primo, les réactions vigoureuses du gouvernement, de la classe politique et de l’opinion publique. Ainsi, des politiques, des candidats à la présidentielle, des leaders d’opinion et des citoyens ordinaires ont condamné le choix du FSNC, l’appelant à une posture républicaine : l’attente patiente des résultats et le respect de la loi. Oui, les candidats à la présidentielle ont un devoir d’exemplarité !
Secundo : la banalisation de cette affaire (qui ne signifie pas sa négligence ou sa sous-estimation) vaut mieux que la dramatisation. Nous devons convenir, quoi que nous observions en cette élection présidentielle, que la politique comporte une part de cynisme. Le déni et l’amnésie y sont monnaie courante. Le mensonge récurrent. La duplicité un exploit quotidien. Dans son essai, L’Esclave au Massachussetts, Henri David Thoreau, philosophe américain, écrivait : « Les hommes apprendrontils jamais que la politique n’est pas la morale, mais qu’elle s’occupe seulement de ce qui est opportun ? » Cette difficulté à lire la motivation des choix politiques sera reformulée autrement par François Mitterrand, président de la France de 1981 à 1995 : « La politique, disait-il, c’est de l’arithmétique dominée par l’irrationnel ».
Tertio : nous avons la conviction que la conscience patriotique des C...
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