La vérité en face

La langue de bois, ce n’est pas son affaire.


Et lundi soir face à ses jeunes compatriotes, le président de la République a tenu à faire rapidement une sorte de mise au point, concernant le contenu et le sens de son discours sur la situation du Cameroun : « Qu’importent les critiques, je vous tiendrai toujours le langage de la vérité », a lancé Paul Biya, pour bien signifier que pour lui, l’important n’est pas de faire dans la démagogie ou le baratin. Réagissant à certaines critiques défaitistes enregistrées à la suite de son message à la Nation du 31 décembre dernier, le président veut attirer l’attention des jeunes sur un fait : même le projet le plus beau et le plus ambitieux s’exécute toujours dans un environnement donné, avec des facteurs favorables, mais aussi des difficultés et des contraintes qui vont forcément en influencer la mise en œuvre. 
A ce sujet, le chef de l’Etat rappelle donc que la situation économique mondiale est actuellement difficile et la marche vers le progrès doit s’accommoder de quelques temps d’arrêt forcés. Des chocs aussi dévastateurs que les répercussions de la guerre en Europe de l’Est, les conflits au Proche-Orient, la morosité des marchés de capitaux et des matières premières, les perturbations climatiques, l’inflation, l’instabilité des cours du pétrole ont eu un effet ralentisseur sur les prévisions de croissance du Cameroun au cours des derniers mois. Et même si ces difficultés n’ont pas anéanti les efforts des pouvoirs publics à la recherche de l’amélioration des conditions de vie des populations, elles auront eu leur impact négatif dont il faut tenir compte de manière réaliste à l’heure des bilans.
Le langage de la vérité pour Paul Biya consiste donc à ne point fermer les yeux sur les contraintes pour présenter une situation en déphasage avec la réalité. N’en déplaise à ceux qu’il appelle des « esprits chagrins », le pays a pu, dans ce décor hostile, réaliser des avancées notoires. Donc oui pour les critiques, le président n’y a jamais été spécialement allergique. Mais à côté, l’honnêteté commande de ne pas fermer les yeux sur les challenges relevés, les résultats obtenus, les progrès enregistrés. 
A ce sujet, Paul Biya ne manque pas de réitérer son engagement auprès de la jeunesse camerounaise. Celle-là, pour laquelle il a consacré une bonne partie de sa politique depuis son accession à la magistrature suprême, il y a un peu plus de 42 ans. Les derniers mots du message de lundi dernier ont la tonalité d’un renouvellement de serment : « … je puis vous assurer que je continuerai d’être à vos côtés pour relever les défis auxquels vous êtes confrontés ». Des défis qui sous-tendent ...

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