Fake news, désinformation et IA dans les médias : le journalisme à rude épreuve

Les professionnels de l’information n’échappent pas à la déferlante que subit l’univers global de la communication. Pourtant, il faut se maintenir et répondre aux missions régaliennes sans jamais céder à la facilité.

La rareté des journaux dans les kiosques est certainement à la hauteur de la saturation des réseaux sociaux par les Unes de journaux. Sont-ils effectivement tirés ? C’est une autre affaire. Toujours est-il que les informations publiées ont souvent des dénominateurs communs : sujets similaires, acteurs quasi identiques, propos ou analyses généralement relayées à partir de discussions puisées dans ces fora. Le journalisme assis s’est rarement aussi bien porté. Mais, une nouvelle dimension s’y ajoute : les fake news, la désinformation volontaire et l’utilisation de l’Intelligence artificielle à des fins peu catholiques dans les médias. La presse a souvent connu des crises. Celle-ci, plus que les autres, requiert un véritable sursaut d’orgueil d’un métier codifié, organisé et doté d’une colonne éthique et déontologique. Le sujet était au cœur de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai dernier.
Plus qu’une thématique de circonstance, les journalistes sont questionnés dans leur pratique du métier aujourd’hui, sur leur capacité d’adaptation à une vague difficile à contourner. Les technologies recèlent leur lot de merveilles. De travers aussi. Et la désinformation en est l’un des visages les plus hideux. Cette pratique perverse, souvent orchestrée à des fins précises, se répand consciemment ou pas dans la presse, qu’elle soit écrite, audiovisuelle ou numérique. Aucun support ne résiste à l’appel à la facilité. Une voie royale souvent offerte par des outils divers de fabrication de « nouvelles », prêtes à la « consommation ». Les méfaits ne sont pas si jolis : entre vies détruites, brouillage délibéré de clés de compréhension de la société, dignité réduite à néant, etc. Comment distinguer le vrai du faux ? A quel moment s’interroger sur la véracité de ce qui abonde dans l’espace public ? Les réseaux sociaux et les plateformes d’expression diverses ont démocratisé la prise de parole. Les experts, les analphabètes et les « complotistes » y ont accès au même niveau. Pour dire ou laisser penser ce qu’ils veulent. Les lanceurs d’alerte aussi y ont trouvé un filon, imposant une espèce de marathon à plusieurs vitesses. Tout comme ceux qui arborent à leur guise la casquette « d’influenceur ». Et le journaliste formé alors ? Celui-là qui a pris des années pour apprendre à collecter, confronter, hiérarchiser, organiser et présenter l’information. Où se mettre dans cette déferlante de sources, autorisées o...

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie