« Nous nous donnons jusqu’en fin 2026 »
- Par Aïcha NSANGOU N.
- 29 Oct 2025 11:48
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Hubert Nde Sambone, directeur de l’Agence nationale d’Investigation financière.
Monsieur le directeur, le Cameroun reste dans la liste grise du GAFI alors même que l’échéance de septembre 2025 a été atteinte. Qu’est-ce que le pays envisage faire pour définitivement changer ce statut ?
Nous avons produit notre cinquième rapport de suivi, qui devait être le dernier par rapport à notre plan d'actions que nous avons convenu avec le Gafi. À l'issue de ce rapport, il s'est trouvé que le niveau de mise en œuvre de certaines actions recommandées n'étaient pas encore satisfaisant. C'est pour cela que le Cameroun a été maintenu dans la liste grise. Mais évidemment du début du programme jusqu'à ce rapport, beaucoup d'actions ont été accomplies. Mais il reste à faire. Ces actions à mener portent notamment sur la supervision des assujetties des professions assujetties, avec une attention particulière sur celles relevant des secteurs non financier. Le Règlement Cemac de décembre 2024 sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBT/FT) a encadré cette obligation en confiant la supervision des acteurs du secteur non financier en matière de LBC/FT à leurs administrations de tutelle respectives, ou à leurs organismes respectifs d’autorégulation. Des progrès ont été réalisés parce que les assujettis des secteurs non financiers les plus à risques en matière de LBC/FT ont pris des lettres-circulaires pour organiser cette supervision. Il est maintenant question de mettre en place des protocoles de supervision et former les superviseurs au sein des Administrations et institutions concernées. Ça c’est une partie du travail qui nous reste.
Quid des autres secteurs ?
Les autres éléments c’est la supervision des organisations à but non lucratif. Il nous a été demandé que cette supervision soit organisée suivant une approche basée sur les risques de financement du terrorisme. Un groupe de travail interministériel mis en place au niveau du ministère de l’Administration territoriale a produit un rapport d’évaluation des risques d’utilisation abusive des organismes à but non lucratif (OBNL) à des fins de financement du terrorisme; mais ce travail n’a pas été validé par le Gafi qui a recommandé certains amendements. Le travail se poursuit à ce niveau parce qu'il faut également former les superviseurs des OBNL. Nous avons également la supervision au niveau du secteur financier en général où il y avait aussi certaines défaillances à combler. On travaille à ce niveau avec certains partenaires techniques étrangers notamment le FMI, la GIZ. En plus de la supervision, il y a d’autres actions résiduelles, comme la mise en œuvre des sanctions financières ciblées du Conseil de sécurité des Nations Unies, en matière de prévention du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. A la suite du Règlement Cemac du 20 décembre 2024 sur les sanctions financières ciblées, le ministre des Finances a mis en place la Commission nationale consultative sur le gel administratif, qui est l’organe opérationnel dans ce domaine. Ici, il faudrait former les membres de cette Commission sur leurs missions, et élaborer des protocoles efficaces de mise en œuvre des sanctions financières ciblées.
La question de la gestion des avoirs criminels gel&e...
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