Douala : de fortes tensions

C’est une capitale économique calme et paisible qui a attendu la proclamation des résultats du scrutin présidentiel hier, 27 octobre. En matinée, malgré une timidité inhabituelle, quelques commerçants ont ouvert leur commerce. Notamment dans certains marchés, à l’instar de Ndogpassi dans le troisième arrondissement. La majorité de la population a fait le choix de rester à domicile pour vivre en direct du petit écran, la cérémonie de proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. Cette quiétude a malheureusement été rompue aussitôt après la proclamation de la victoire du président Paul Biya. Quelques sympathisants du candidat Issa Tchiroma Bakary ont entrepris de descendre dans la rue pour contester le verdict des urnes. Des échauffourées ont aussitôt éclaté çà et là dans plusieurs quartiers de la ville de Douala. Les manifestants, majoritairement de jeunes, ont érigé des barricades le long des principales artères de la capitale économique. 
De total aéroport à Bocom Yassa, en passant par carrefour Billes, marché Ndogpassi, Dakar… la circulation a été fortement perturbée. Des scènes de pillage de la station Tradex Borne 10 ont ému plus d’un riverain. Les stations services Neptune et Bocom n’auront pas plus de chance. A plusieurs endroits de la Pénétrante Est, la route a été barrée avec des pneus, des planches, des call box en feu. Les mêmes scènes de violence ont été observées à Ndokoti, (Douala III), Vallée Bessengue (Douala I), Bépanda et dans d’autres quartiers où les manifestants ont également été enregistrés. Cette descente bruyante dans les rues, accompagnée d’actes de vandalisme et de pillage, s’est soldée par d’importants dégâts matériels. Les forces de maintien de l’ordre, en alerte maximale depuis le 26 octobre dernier, n’ont pas laissé de répit aux faute...