« La couverture vaccinale reste préoccupante »

La détection du premier cas de poliovirus de type 3 dans la région de l’Adamaoua est source d’inquiétude. Quelles sont les mesures prises pour contenir l’épidémie ?
En réponse à la détection du poliovirus variant de type 3 dans le district de Ngaoundéré rural, une campagne de vaccination (round 0) a été organisée du 7 au 10 août 2025 dans quatre districts de la région de l’Adamaoua (Belel, Dang, Ngaoundéré Rural et Urbain). Il convient de souligner que tous les cas de polio virus variant de type 2 enregistrés ont été couverts par deux tours de vaccination utilisant le vaccin nVPO2. En revanche, les cas de poliovirus variant de type 3 n’ont pas encore bénéficié de deux tours de campagne de vaccination avec le vaccin VPOb, ce qui constitue une lacune dans la réponse actuelle et justifie la nécessité d’intensifier les efforts de riposte pour ce type de variant. Suite à ces détections et à l’analyse actualisée des risques menée par le Programme Élargi de Vaccination (PEV) avec ses partenaires, quatre régions ont été identifiées comme zones à haut risque : Adamaoua, Est, Extrême-Nord et Nord. Ces régions seront ciblées pour deux tours de campagnes locales de riposte utilisant le vaccin VPOb. Quatre districts de l’Adamaoua et trois districts de l’Extrême-Nord administreront également le nVPO2 en co-administration. Ces campagnes visent à interrompre la transmission des poliovirus variants, renforcer l’immunité collective et prévenir de nouvelles flambées épidémiques, notamment dans les zones frontalières exposées à des mouvements transfrontaliers fréquents. 

Qu’est-ce qui rend cette campagne de novembre particulièrement importante ?
La couverture vaccinale contre la poliomyélite reste préoccupante et stagnante autour de 70 % pour le vaccin polio oral (VPO) 3 et le vaccin polio injectable (VPI) selon les données WUENIC. De plus, 11 % des cas de paralysie flasque aiguë (PFA) chez les enfants de 6 à 59 mois ont reçu moins de trois doses de VPO, révélant des insuffisances majeures dans la vaccination de routine. Ce contexte favorise la circulation des variants du poliovirus, augmentant le risque d’épidémies. ...